Ecoles de la Terre
En complément à notre soutien à l'éducation et à la santé, nous avons instauré une programme de microcrédit dès le début de l'année 2010 dans le but de venir en aide aux familles les plus pauvres dont sont issus nos élèves. À la faveur des premiers dons et subventions plus de 20'000 petits prêts ont pu être octroyés aux mères de famille. En plus du fait que ce programme s'adresse aux pauvres, en les aidant à sortir de l'indigence par de petits crédits qui leur permettent de créer leurs propres micro-entreprises, il contribue également à financer l'éducation de leurs enfants.
Les intérêts perçus sont affectés en totalité au financement du budget de fonctionnement des écoles. Ils couvrent aujourd'hui en 2018 nos charges à hauteur de près de 30% des dépenses totales. Compte tenu de l'érosion des donations qui se confirme depuis des années, ce programme, en plus de contribuer à l'émancipation des mères de famille, nous conduit tout gentiment à l'autosubsistance, notre but avoué.
L'autofinancement est notre principal objectif car il est le seul moyen de pérenniser nos programmes éducatifs et médicaux. Si nous voulons atteindre cette cible, il nous faut alors injecter de nouveaux fonds et soutenir davantage de mères de famille, la meilleure façon de perpétuer et renforcer notre action.
Après des expériences de microcrédit communautaire au Bihar dans une quinzaine de villages, le projet a pris une nouvelle dimension sous la direction du Dr Pradip Har et de Martial Salamolard en fin d'année 2009. Leur approche est basée sur le système approuvé de la Grameen Bank. Les conditions des prêts sont les suivantes :
Le système de sélection des mères de famille est précis et rigoureux, ce qui explique en bonne partie la réussite du programme, lequel comprend les étapes qui consistent à :
Après 8 années d'activités, 20'000 femmes ont bénéficié de ces petits crédits, en premier lieu les mères des élèves fréquentant nos écoles, principalement les plus pauvres et les plus démunies. Trop souvent les mères sont seules, divorcées ou abandonnées; même si leurs maris travaillent, elles doivent générer des revenus supplémentaires afin d'assurer une alimentation décente à l'ensemble de la famille. Si nous observons l'échelle individuelle d'un prêt de 100 Francs Suisses investis en début 2010, date du démarrage de notre programme, et bien en 2018, grâce à la politique de renouvellement, pas moins de 10 prêts du même montant auront été distribués à des mères de famille nécessiteuses, leur permettant ainsi :
Notre projet de microcrédit a démarré dans les régions de l'Inde parmi les plus pauvres, telles le Bihar, les îles des Sundarbans de l'Ouest Bengale et le désert du Thar du Rajasthan, trois États distants de quelque 3'000 kilomètres.
La meilleure preuve du succès du programme tient au fait que les prêts et leurs intérêts ont été tous remboursés à 100% à leurs échéances, quelque chose de très rare à cette échelle et sur une durée de plus 8 ans. C'est la conséquence d'une procédure soigneuse de sélection et de formation des candidates, de même que d'un contrôle rapproché et un suivi efficace. C'est aussi les conseils avisés de la société Creditwatch qui pilote nos opérations. Au reste, la motivation des mères à rembourser sans défaut provient à coup sûr du fait que la totalité des intérêts qu'elles paient servent à financer l'éducation de leurs enfants.
Accorder un crédit à une mère de famille c'est lui offrir une possibilité d'élever statut social dans sa famille et sa communauté locale. Dans le cadre du processus d'octroi de crédit, elle a été interviewée et a passé des tests, pas toujours faciles, avec à la clé de bons résultats. Puis, comme les ressources générées par son auto emploi augmentent, elle devient davantage respectée par son mari et par ses enfants. Au regard de son statut initial, cela lui donne un surcroît de confiance et lui apporte de l'énergie.
Le revenu additionnel qu'elle génère couvre une part des dépenses scolaires et facilite l'accès à l'école de ses enfants, sans obliger ceux-ci à travailler en dehors de leur maison, à l'usine ou aux champs.
Le fait de devenir membre d'un groupe de 5 femmes a des répercussions très positives. La mère de famille devient la partenaire d'un groupe de clientes qui a comme objectif le succès de chacune d'elles et la garantie de l'entier remboursement des crédits; d'où l'intérêt à s'entraider avec des conseils techniques, comptables et autres. Un autre facteur important est le soutien moral et émotionnel que les femmes peuvent s'apporter mutuellement.
Lorsque la mère a une fille, elle devient un modèle à suivre, au lieu d'être déconsidérée par sa famille comme c'est encore trop souvent le cas aujourd'hui. Le projet d'Ecoles de la Terre a déjà créé plusieurs centres d'apprentissage avec des candidates qui bénéficient d'une formation dans différents domaines tels que l'informatique, la fabrication artisanale, le tissage, la couture, la broderie, l'esthétique, etc.. Nombre de jeunes femmes ont dès lors la possibilité d'obtenir un emploi rémunéré ou se mettre à leur compte grâce au programme de microcrédit.
Nous avons rapporté le fait que l'éducation primaire représentait l'une des priorités à long terme du gouvernement indien; et nous avons dit qu'il était loin d'être abouti, surtout dans les régions rurales. Ecoles de la Terre a créé plusieurs dizaines d'écoles et centres d'apprentissage dans les trois Etats indiens ruraux que sont le Bihar, l'Ouest Bengale , le Bihar et le Rajasthan de même qu'en bidonville, à Calcutta et à Delhi. Des milliers de filles et de garçons fréquentent nos écoles dans ces régions où les établissements gouvernementaux sont soit inexistants soit médiocres.
Malgré ces résultats, le gouvernement indien retarde constamment une participation subsidiaire au financement des charges de fonctionnement de nos écoles. Une évidente raison du succès de ce programme "revenus pour l'éducation, est dû au fait que l'intérêt mensuel collecté auprès de chaque cliente va dans sa totalité couvrir une part substantielle des charges de fonctionnement des écoles, des centres d'apprentissage et des unités de santé. Cette contribution représente près de 30% du budget de fonctionnement d'Ecoles de la Terre.
Les coûts de fonctionnement des écoles représentent quelque chose d'important; ils comprennent les salaires des enseignants, la maintenance des établissements, les livres et les fournitures scolaires, les uniformes, les en-cas, etc… C'est la raison pour laquelle les revenus générés par l'auto emploi des mères de famille sont essentiels pour Ecoles de la Terre comme pour elles-mêmes.
En plus de la création de nouveaux revenus pour les mères, de la possibilité offerte aux familles de scolariser leurs enfants, en particulier les filles, d'organiser une formation professionnelle et d'élever le statut social des mères et de leurs filles, ce programme comporte encore d'autres avantages.
D'un point de vue micro-économique, la valeur ajoutée de l'argent en circulation généré par les activités entrepreneuriales conduites par les mères de famille entraîne un accroissement de la masse monétaire nécessaire à l'achat de biens et de services dans les zones rurales et suburbaines. Ce binôme "revenus pour l'éducation" n'est rien d'autre que le moteur de notre action qui crée un effet multiplicateur.
Lorsque nous observons le succès sans précédent de notre projet, à une telle échelle et sur une telle durée, il devient évident qu'il doit être résolument élargi. À l'heure où nos sommes, nous avons rassemblé tous les composants nécessaires au succès d'un tel plan d'action.
Cet effet multiplicateur équivaut à promouvoir l'éducation des plus pauvres, à garantir le financement des écoles par nos propres moyens, à élever le niveau de vie des familles démunies, à leur offrir les outils de l'autogestion, à échapper aux défauts de la dépendance et éviter ainsi les appels à la charité.
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